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Silence à bord du train sibérien

Dernière mise à jour : 15 nov.

Par C. Victoria. SANDOVAL


" Mon compartiment dans le train" , par C. Victoria. Sandoval 1985 .  Techniques mixtes 70x50 cm
" Mon compartiment dans le train" , par C. Victoria. Sandoval 1985 .  Techniques mixtes 70x50 cm

Je suis la muette de cette aventure.


Mon projet, telle une performance, était de me taire dès ma montée dans le train à Paris, jusqu’à l’arrivée à Pékin. Cela afin de trouver d’autres moyens que la parole pour communiquer et interagir au milieu de 400 jeunes en ébullition, enfermés dans un train pendant neuf jours.

Dès le départ du train j’ai été heureuse de savoir que j’avais le privilège, la tranquillité et le droit de ne rien dire.


Alors je me promenais à travers les couloirs et les wagons effervescents avec mon carnet sur lequel je pouvais dessiner, écrire, proposer ou répondre à une interaction. Je pouvais rentrer, sortir, sans l’obligation de dire salut, faire des bises, dire au revoir ... Cela me donnais une sensation de légèreté exquise face à l’échantillonnage d’activités proposées.


J’avais du temps pour la contemplation des autres et des paysages splendides qui, nuit et jour, défilaient devant mes yeux au rythme et au son régulier et apaisant du train.


«Seul le silence nous permet de dire quelque chose d’inouï»

«Sans le silence il n’y a pas de musique, seulement du bruit»

«Le bruit de la communication détruit le silence qui est fondamental dans la capacité contemplative du langage» (1)


En dehors de mon projet sur le train je me souviens que nous avons été accueillis comme des rois par les chinois.


À l’école des Beaux-Arts de Pékin, notre arrivée a provoqué une effervescence qui a enchanté et suscité des performances collectives telles que des fresques, des peintures, des dessins, des gravures, très animés.


Ils nous ont montré leur dextérité avec les pinceaux et les encres puis nous ont offert quelques tirages.


Je me souviens de la visite tôt le matin de la magnifique cité interdite avec ses jardins habités par des groupes de lèves-tôt en train de faire du Taï-Chi.


De la visite à la muraille de Pékin. D’avoir assisté à des spectacles somptueux.

De la visite à l’armée en terre cuite de Xian qui venait d’être découverte et qui avait gardé son silence pendant tant d’années et avec laquelle je me suis tout de suite sentie en symbiose.


Pendant le voyage, j’avais choisi le silence au milieu d’une multitude de voix ; ici, c’est une multitude silencieuse qui se dressait face à moi, tandis que j’avais retrouvé la parole.


C’était époustouflant !


(1) citations du philosophe Byung-Chul Han


Voir la présentation de mon projet aux Beaux Art d'Avignon à la fin de ce post

" La place Teinanmen  " , par C. Victoria. Sandoval 1985 . Techniques mixtes 70x50 cm
" La place Teinanmen " , par C. Victoria. Sandoval 1985 . Techniques mixtes 70x50 cm

" L'émerveillement de Cité Interdite" , par C. Victoria. Sandoval 1985 . Acrylique 100x145 cm
" L'émerveillement de Cité Interdite" , par C. Victoria. Sandoval 1985 . Acrylique 100x145 cm

Présentation de mon projet artistique pour le Paris Pékin


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