RENCONTRES ET ACTIVITÉS

Journal de Roland DARGELEZ

12, 13 et 14 juillet 1985

Plusieurs activités sont organisées en fonction des projets de chaque groupe. Les cars sont affectés en fonction de ceux-ci.  Le nôtre étant de faire un film, nous devons être sur des événements, certains sont incontournables. Les visites de la cité et du palais d’été sont les deux monuments incontournables pour comprendre l’histoire chinoise. La cité interdite s’étend sur 720 000 m2, construite au début du 13e siècle avec ses 9999 pièces. Malgré une sensation de très grande prison, j’avoue que c’est magnifique et qu’il y règne une certaine sérénité. C’est comme cela que je le ressens…

Le soir, nous sommes invités dans une aciérie de la région de Pékin. Il nous offre un buffet succulent et un spectacle avec chant et orchestre symphonique. Nous rencontrons des gens avec des savoirs artistiques indéniable : peinture sur verre, sculpture sur jade. Un peintre me fait le portrait style chinois… Il nous faut repartir à l’hôtel, car à 22 h, tout le monde au lit… C’est comme ça ici…

Tous les journaux parlent de notre présence et des différentes actions et échanges. Le match de foot que les Chinois ont perdu. Ont-ils fait ce qu’il faut pour perdre ? Soirée jazz, rencontres…

Un groupe de la vallée d’Aspe dans le Béarn a pour projet la préservation du Panda… Nous sommes allés les voir au zoo…

J’étais impatient de voir les studios de Pékin. On a vu le site où ont été tournés de grands films chinois…  Par contre, pas de chance, dans le studio, un décor était en démolition… Dommage. J’aurais bien aimé voir le travail en studio…

Dans le centre d’art martial, nous assistons à une démonstration. Étant un pratiquant, cela m’intéresse particulièrement... Une très belle démo qui en plus se pratique à quelques mètres de nous. Ne jamais se fier aux apparences… Un homme petit gros avec des lunettes fait une démonstration de souplesse, de force mentale incroyable… En le voyant dans la rue, impossible d’imaginer ses capacités…

Un groupe organise un défilé de mode, une première en Chine qui les fait rigoler. La mode en chine n’existe pas, mais ils sont curieux de l’occident cela va changer…

Aux beaux-arts de Pékin, la jeunesse des deux pays est confrontée à leur manière de vivre l’art :  choc des cultures.

Un groupe de Charente a présenté dans le train un diaporama sur la jonque chinoise « La dame de Canton » sponsorisée par Elf Aquitaine. En Chine, une rencontre a lieu, car Elf Aquitaine travaille en Chine… Il se trouve que j’ai fait un film sur l’équipage et le bateau lors de son arrivée en France après quatre ans de voyages de Canton… Si j’avais sus cela avant, j’aurai proposé mon film à la diffusion… Dommage…

Un après-midi, nous rencontrons des jeunes Chinois projection, diapos, films, discussions. Avec mon groupe nous rencontrons la star du film de kung-fu du moment. Je ne me souviens pas de son nom ;+) … Un homme très calme et gentil. On rigole  bien…

Un après-midi, nous rencontrons des jeunes Chinois projection, diapos, films, discussions. Avec mon groupe nous rencontrons la star du film de kung-fu du moment. Je ne me souviens pas de son nom ;+) … Un homme très calme et gentil. On rigole  bien…

Nous échangeons avec un comédien et nous lui demandons de mimer la dégustation de l’alcool de riz. Nous sommes hilares, car il est très bon dans son mime, mais aussi parce qu’il fait la même mimique que des gens à qui nous avons demandé de boire un verre d’alcool de riz. Les photos sont probantes…

Le 15 juillet, je vais sur la « Grande muraille ». Je tenais particulièrement à voir cette merveille. J’imagine ces gens du peuple construire ce monument et le prix humain qu’il a fallu payer pour contenir l’envahisseur. Cela me paraît plus un monument démago. Pourtant, tel un dragon, il épouse les montagnes et c’est fantastique….

« N’est pas homme celui qui n’a pas connu la muraille d’amour » dit un proverbe chinois.

Aujourd’hui, nous avons aussi nos murailles que sont les océans, mais aussi celle que nous avons traversée durant notre voyage. Le mur de Berlin et le rideau de fer entre la Chine et l'URSS…. À croire que les murs et murailles sont des spécialités humaines. Au retour nous déjeunons au tombeau Ming que nous visitons. Je suis un peu déçu. Mis à part les statuts alignées, rien de particulier et de marquant… Heureusement qu’il y a la muraille…

Je me permets de sortir du planning une journée pour voir le pékin « Authentique » celui des rues avec la complicité d’une interprète qui me sert de guide, qui répond à toutes mes questions. Les rues où nous sommes sont plus ou moins poussiéreuses. Des échafaudages en bois montrent des rénovations du quartier. Un ouvrier monte sans sécurité. En sueur, il porte un tee-shirt déchiré de partout ou plutôt des trous de partout. Deux Chinois mangent leur bol de riz mélanger à de la viande. Les maisons ne sont pas très hautes à l’image de ce que nous avons pu voir sur des photos. Des familles entières y vivent dans une précarité relative. L’animation est dans la rue, mais le soir à 9 h 10 h, tout le monde, au lit…

Pékin se lève à 5 h dans une brume motrice, les parcs s’ouvrent aux pékinois. Seul ou à plusieurs, il pratique la gymnastique chinoise, le « taiji quan ». Une suite de mouvements lents qui s’adonnent au rythme de la respiration De geste doux et lent, avec ou sans arme, de gracieux ballets s’accordent avec la nature. Un moyen de ressourcer le corps et l’esprit des agressions du temps. Il est vrai que dans le parc l’on ressent de la sérénité…

Crédits : Récit de Roland DARGELEZ, Photographies Christine GUINOT, Hervé LOORA, André LAPEYRADE, Roland DARGELEZ.