LES AMBASSADEURS DE L'OUEST !
- parispekin1
- 12 juil.
- 4 min de lecture

Journal de Roland DARGELEZ
Mercredi 11 juillet 1985
Le 11 juillet, après 11 jours et 10 830 km, 10 fuseaux traversés, le train entre en gare de Pékin sous une chaleur étouffante.
Nous arrivons en gare à 11 h 30 avec encore une fois une réception à la hauteur du pays : deux haies d’honneur de plus de cent mètres nous souhaitent la bienvenue. Pas d’uniforme à la Mao mais de la couleur. Les équipes de la télévision chinoise sont présentes et celle de TF1 qui nous accompagne depuis le début. Une nuée de photographes saisissent l’événement et nous aussi avec notre caméra Super 8.
À peine sortie du bus nous montons dans les bus qui nous sont affectés. Une voiture avec gyrophare ouvre la route aux 14 cars qui nous amènent à 20 km du centre dans un hôtel Jingfen de 4 étoiles, gigantesque. Sur le seuil, le personnel de l’hôtel nous reçoit. Tout aussi gigantesque la salle de restauration où nous attend des tables rondes avec un plateau tournant avec pas moins de 14 plats aussi délicieux les uns que les autres… Nous intégrons nos chambres avec qui nous est affectés suivant les dates de départ de chaque personne. Enfin la douche tant méritée et surtout nécessaire pourrait-on dire ! On a encore en tête et sous les pieds, les tagadas du train...
Nous quittons l’hôtel pour nous rendre sur la place Tien Anmen pour la photo officielle en terre de Chine. Une place immense en plein centre de Pékin. Autour du palais de l’assemblée populaire, la cité interdit avec son portrait immense de Mao Zedong et bien d’autres bâtiments tout aussi imposants ! Les rues sont rectilignes, sans fin sauf dans certains vieux quartiers dans lesquelles je souhaite m’y rendre. Pékin, c’est 9 millions d’habitants sur 16800 km 2. Pékin est une ville inattendue et frappante par ses nuages de vélos circulant dans une anarchie organisée, qui ne prennent pas garde aux trajectoires des voitures… La foule est partout, c'est la cohue. Un concert de klaxons est de rigueur dans des embouteillages de deux roues. La chine pédale inlassablement… Dans la rue, il y a aussi de nombreux piétons, des gens assis tailleur qui discutent, des marchands de glace… Dans la foule, une poche en plastique d’une personne se déchire laissant les anguilles vivantes se rependre sur la route. Affolement tout le monde se précipite sur les bestioles qui filent dans tous les sens…
Les Chinois sont très ponctuels et stricts sur les horaires un retard et le chinois fait la gueule.
Les cars 1 à 4 sont réservés à ceux qui partent le plus tôt le 14 pour qu’il voit le maximum de choix. Quant aux autres, ils prennent les bus en fonction de ce qu’ils veulent voir ou de leur mission. Priorité aux projets.
Il fait toujours chaud et très humide, cela ne nous change pas. On ne dirait pas non pour une petite pluie. Il faut soif. Mais interdit de boire de l’eau ou de la glace. Il faut donc se rabattre sur l’eau bouillie comme dans le train ou alors sur les boissons gazeuses des échoppes pékinoises qui sont plongées dans de l’eau pas très claire… Ce n’est pas le moment d’être malade… Pas le choix, même si boire une boisson sucrée n’est pas conseillé, le jus d’orange a un goût particulier. Mais bon, il faut boire et impossible d’attendre le retour à l’hôtel. On trouve aussi des pastèques dans tous les trottoirs de la ville, mais j’hésite… En fin de compte c’est rafraichissant et agréable…
Un regret de ne pas avoir loué un vélo pour circuler dans cette jingle… Malheureusement, je n’ai pas assez de temps…
Nous allons faire des achats dans les magasins qui se trouvent dans de grands bâtiments. On y trouve tous les souvenirs proposés aux touristes. Ce qui m’a marqué ce sont les odeurs pas désagréables du tout. On y trouve du papier découpé, des lanternes de l’encre de Chine, des pinceaux, du jade, de la poterie, de la verrerie… et plein d’autres choses. Pour emballer, il utilise un papier fin décoré…
La monnaie est le « yian » il y a le Yuan local et touristique. Le touristique vaut deux fois plus cher sur le marché noir, car il permet au chinois d’échanger avec des devises étrangères alors qu’avec le local ce n’est pas possible. Avec ces devises étrangères cela permet d’importer des choses de l’étranger comme des frigos, télévisions, électroménager trop cher sur le territoire intérieur. Pour avoir plus de pouvoir d’achat, on échange des devises locales dans la rue. Il ne faut pas se faire attraper sinon c’est direction l’aéroport…
Le soir, nous sommes reçus au palais de l’assemblée populaire pour un festin à faire pâlir un Africain crevant la faim… Comme ambassadeur de la jeunesse française, le repas est présidé par Zhao Ziyang Premier ministre de la République populaire de Chine nous adressant un discours chaleureux, accompagné par l’ambassadeur de France et les hauts personnalités et dirigeants de la République populaire de Chine. Un honneur habituellement réservé aux ambassadeurs et chefs d’État. Notre visite à une valeur de symbole. Nous en prenons conscience.
Les tables sont tout aussi rondes que celle de l’hôtel dans une immense salle. Chacun à sa place définie avec les personnalités chinoises. Quant au nombre de plats, je ne les compte pas tellement, il y en a. Nous avons goûté de nombreux plats chinois même les plus improbables. On ne demande même pas ce que cela peut-être… Mais c’est super bon…
Nous sommes donc des messagers de l’amitié. Notre arrivée a été perçue comme un grand événement encore jamais réalisé : des échanges entre jeunes de nos deux pays. Bon pour l’instant, à part nos interprètes on en a vu beaucoup vu de jeunes chinois, mais cela devrait venir. Des interprètes que nous avons rencontrés à notre arrivée à l’hôtel. Avec eux nous avons tissé des liens forts.
Crédits : Récit de Roland DARGELEZ, Photographies Christine GUINOT, Hervé LOORA, André LAPEYRADE, Roland DARGELEZ.
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